Pour la 6ème année consécutive, le baromètre annuel « Les Français et le bien-être des animaux » a été mené par la Fondation 30 Millions d’Amis et l’Ifop. Stérilisation obligatoire des animaux de compagnie, fin totale de la vente en animalerie et par petites annonces… plusieurs réformes audacieuses de protection animale sont toujours attendues par une grande majorité de nos concitoyens.
Si la loi visant à lutter contre la maltraitance animale entrée en vigueur fin 2021 a posé les jalons de mesures plus favorables à nos 30 millions d’amis, l’opinion publique reste très majoritairement encline à ce qu’elles soient amplifiées et renforcées. Ces dispositions ne doivent pas constituer un objectif partiellement atteint, mais bien une base législative qu’il convient de compléter en profondeur.
Rendre obligatoire la stérilisation pour lutter contre les abandons et les euthanasies…
64 % des Français sont favorables à la stérilisation obligatoire des animaux de compagnie (+5 pts par rapport à 2022). Un taux porté à 71% chez les femmes de plus de 35 ans et 72% chez les personnes retraitées. La stérilisation des animaux de compagnie est effectivement indispensable pour éviter la prolifération des chiens et chats (un couple de chats non-stérilisés peut engendrer jusqu’à 20 000 descendants en 4 ans !), elle-même responsable d’abandons et d’euthanasies. Car un animal amené en fourrière – et non réclamé par son maître (ou recueillis dans un refuge) – risque l’euthanasie à l’issue du délai légal de garde de 8 jours ouvrés (article L211-25 du code rural).
Certes, la loi prévoit la possibilité de confier les animaux à des associations et fondations de protection animale, seules habilitées à les proposer à l’adoption. Toutefois, compte-tenu du nombre de chiens et de chats abandonnés – 100.000 chaque année – les refuges se retrouvent régulièrement surchargés et ne peuvent tous les recueillir. À tel point que l’euthanasie, censée constituer un « dernier recours », concerne, dans les faits, de trop nombreux innocents…
Mais les frais vétérinaires occasionnés par la stérilisation – et l’identification déjà obligatoire – des animaux étant coûteux et distincts selon les territoires, certains foyers peuvent être découragés à réaliser ces procédures pourtant essentielles. Pour faciliter leur accès matériel, la Fondation 30 Millions d’Amis demande donc l’harmonisation nationale des tarifs de stérilisation et d’identification des animaux et une baisse de la TVA à 5,5 %.
Et enrayer les acquisitions compulsives d’animaux
Plus de 7 Français sur 10 (73%) demandent l’interdiction totale de la vente de tous les types d’animaux de compagnie en animalerie, pas seulement des chiens et chats (+ 16 pts depuis 2020). La loi du 30 novembre 2021 visant à lutter contre la maltraitance animale avait effectivement interdit la présentation d’animaux en vitrine (dès la promulgation de la loi) ainsi que la vente des chiens et chats en animaleries à compter du 1er janvier 2024. Des avancées, certes, mais qui demeurent ainsi insuffisantes pour la majorité des Français, comme pour la Fondation 30 Millions d’Amis qui demande, de longue date, l’interdiction de la vente en animalerie de tous les animaux de compagnie pour éviter les dérives liées aux achats « coup de cœur ». La pétition qu’elle a lancée à cette fin a recueilli plus de 28 000 signatures.
En outre, 74 % des Français interrogés sont favorables à l’interdiction de la vente d’animaux de compagnie par petites annonces, sauf pour les élevages agréés (+15 pts par rapport à 2020). Un taux porté à 81% chez les 65 ans et plus. Si la loi du 30 novembre 2021 a mis fin à la vente d’animaux en ligne par les particuliers, la Fondation 30 Millions d’Amis souhaitait aller plus loin en demandant une interdiction pure et simple de toute vente d’animaux dans les journaux et sur les plateformes ou sites de ventes en ligne : seule solution à même de lutter contre les achats compulsifs et le trafic d’animaux.
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